un fait divers


la haine n’est pas passagère (l’homme)

la haine est impersonnelle (l’homme)

je n’ai rien voulu reprendre (la femme)

l’inutilité de tout ça, le gâchis (la femme)

on voudrait la faculté de ne plus voir arrière (la femme)

de la passion on ne se dégage pas (l’homme)

on a déplacé un pion sur la carte établie des choses (l’homme)

j’ai tout gommé (la femme)

paris garde cet avantage (la femme)

alors ce n’est pas la vengeance qu’on souhaite, mais pire (la femme)

j’ai quitté la ville (la femme)

des obstacles qui sont là on peut faire un premier inventaire (metteur en scène)

c’est ce qu’en moi d’un coup il a tué (la femme)

pour le mal qu’il nous a fait (l’amie)

les maisons de chaque côté s’y touchaient presque par le toit (l’homme)

des corps dans l’étau qu’ils ont eux-mêmes serré (metteur en scène)

et nous l’avons pris de haut (l’amie)

pour cette violence poussée devant soi sans se préoccuper de qui elle rencontre (mécanicien)

j’entends sa voix encore (l’amie)

il y avait ce mort (inspecteur)

ce qu’une ville laisse derrière elle (la femme)

on pourrait étouffer avec si peu (directeur de la photographie)

histoire grande et violente à l’échelle du temps individuel (metteur en scène)

violence seule du trait (metteur en scène)

quelque part j’aurais préféré que les murs s’écroulent (la femme)

on pensait à ces images de ville dans la guerre (la femme)

on doit avancer seul (l’amie)

et un socle suffisant pour y bâtir (l’amie)

la mort marchait avec moi (l’homme)

ça n’en valait pas la peine (l’homme)

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un fait divers_ françois bon_ 1993 (citations)
photographies emmanuel delabranche_ 2013



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 9 mars 2017.